L'APRÈS LIBÉRATION A BOURBACH-LE-HAUT...

Bourbach-le-Haut est libéré le 29 novembre 1944 et les hauteurs du village le 30 novembre. Jusqu'à mi-décembre de nombreuses unités militaires empruntent la route Joffre pour se rendre vers la vallée de Thann (Thann est libéré le 10 décembre 1944).

Parmi ces régiments, l'un restera à Bourbach pendant 2 mois: le 63e Régiment d'Artillerie - 8e groupe. Des témoins de l'époque disent encore aujourd'hui "C'était le 63ème et ils sont restés 63 jours !".

A la tête de la commune une nouvelle organisation se met en place, le 4 décembre 1944 l'Officier de liaison ESAL (Equipe Spéciale de Liaison d'Alsace et de Lorraine) DESVOSGES réunit le conseil municipal en fonction jusqu'en 1940 ainsi que celui institué par l'autorité allemande. Il exprime sa joie de se retrouver en Alsace, dans une Alsace libre et française et lance un appel à tous les citoyens de se mettre immédiatement au travail pour refaire une France nouvelle, une France digne de son passé.

Sur proposition de M. ANDRE Philibert, chef local des FFI, M. l'officier de liaison ESAL nomme les membres d'un Comité local de Libération. Sont nommés: Nussbaum Adolphe à titre de maire provisoire, Nussbaum Alphonse, Schuffenecker Bruno, Schuffenecker Alphonse, Méthia Bruno et Lerch Emile.

Le comité est chargé de gérer les affaires communales jusqu'à l'élection d'un nouveau conseil municipal, de plus l'instituteur M. Pelz est remis dans ses fonctions de secrétaire de mairie.

Séance du 21 décembre 1944

Le maire provisoire et M. André chef des FFI réunissent le Comité de Libération et le conseil municipal en fonction jusqu'en 1940, et portent à la connaissance des membres que le sous-préfet demande la suppression du comité de libération et la remise en fonction du conseil municipal d'avant juin 1940, exception faite des conseillers municipaux qui par leur attitude ou leurs actes pro allemands sont indignes de rester en fonction.

Des dix conseillers élus en 1936, M. Speckler, d'une part, maire de la commune de 1936 jusqu'à la libération, dépose une lettre de démission ayant pour cause son âge avancé et son ignorance de la langue française, d'autre part serait à remplacer M. Fellmann Philibert, conseiller municipal décédé en 1938.

En remplacement de ces deux conseillers manquants, M. Nussbaum Adolphe est maintenu dans ses fonctions de maire provisoire ainsi que M. Nussbaum Alphonse comme membre du conseil.

Séance du 25 février 1945

M.  le maire provisoire réunit le conseil municipal pour organiser d'une façon effective la production du beurre dans le village.

Vu d'une part la première importance de la production du beurre pour la population citadine avant tout, il est nécessaire de prendre les mesures permettant le plus vite possible un bon rendement,

Vu d'autre part les difficultés auxquelles les producteurs ont à faire face actuellement, pénurie de fourrage principalement pour garder leur bétail,

Le conseil municipal vote à l'unanimité de fixer le taux de la production du beurre comme suit: 36 kg par vache et par an, déduction de 9kg par membre de famille.

Séance du 30 mars 1945

" Conformément à l'ordre du jour M. le maire demande au conseil municipal de fixer le prix d'achat du beurre du commerçant collecteur du beurre livré par les producteurs.

Vu que le prix de vente du beurre est de 90 frs le kilogramme,

Vu que le commerçant a droit à un bénéfice,

Le conseil municipal décide à l'unanimité de fixer le prix d'achat du beurre à 80 frs le kilogramme, prix à payer par le commerçant-collecteur aux producteurs de beurre, ce qui donne au commerçant un bénéfice de 10 frs par kilo."

Dans la même séance, le conseil municipal, vu les ressources financières réduites de la commune et les excès qui se sont produits depuis des années, notamment en ce qui concerne les enfants, fixe le droit de pêche à 200 frs par an et par personne et l'âge minimum à au moins 18 ans révolus. 

Il faut savoir que les tickets de rationnement sont toujours en cours, ils ne seront supprimés définitivement qu'en 1949, et que la circulation des produits alimentaires est rigoureusement règlementée pour éviter le marché noir.

" Laissez-passer " délivré le 18 décembre 1944 à Madame Madeleine Muesser de Bourbach-le-Haut par le commandant du 63e régiment d'artillerie - 8e groupe, l'autorisant à se rendre à Masevaux et à Bourbach-le-Bas le 5 et le 12 janvier 1945 " pour chercher le ravitaillement de la famille ".

Source:

Registre des délibérations du conseil municipal de Bourbach-le-Haut.