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Histoires et traditions de BOURBACH-LE-HAUT (Haut-Rhin)
17 février 2015

DES VIGNES DU RANGEN A BOURBACH-LE-HAUT

Bourbach-le-Haut ne se trouve pas sur "la Route du Vin", il n'y a jamais eu de vignoble dans le village, bien que ?

Bourbach-le-Bas, par contre, avait ses vignes, les traces sont encore bien visibles et Jean Lauter dans son livre "Histoires de Bourbach-le-Bas" traite longuement ce sujet.

Mais revenons à Bourbach-le-Haut où mis à part les quelques pieds de vigne garnissant les façades il existait pourtant plusieurs parcelles de vigne. Les anciens se souviennent encore bien de ces emplacements et les mêmes qui étaient jeunes à l'époque ne se sont pas privés d'y goûter le raisin... Les friches voire la forêt a tout envahi, mais aujourd'hui encore les sarments d'un "vaillant" cep de plus d'une quinzaine de mètres de haut s'accrochent à un frêne !

11Bis

Cet extrait, tiré du Livre d'Or du Hohlsteinhof (collection privée Christian Fritsch), nous apprend que le 26 avril 1944 une parcelle de terre appartenant au Hohlensteinhof a été plantée de douze pieds de Chasselas. Ils ont été confiés à la " Mère Terre " avec le vœu qu'ils poussent et prospèrent. Le texte est signé Kamill Jaegy, de la "Tanner Alsatia", représentant les viticulteurs de Thann.

LE " HOHLENSTEINHOF ", C'EST OÙ A BOURBACH-LE-HAUT ? 

Ci-après, le texte que Louis UHLRICH, président fondateur de la Société d'Histoire de la Vallée de Masevaux, écrivit dans sa "Petite chronique du bon vieux temps" en 1970.

" 1762 -  Le 31 août la communauté achète pour la coquette somme de 2.226 livres un corps de bien appelé « le Budig-Berg » qui avait appartenu à la veuve de Pierre Eckert. Pour en régler le prix d’achat, on contracte les emprunts suivants : 1000 livres auprès de Pierre Buntschy de Masevaux, 500 livres auprès de M. Callot des forges de la haute vallée, 477 livres auprès de Joseph Leyensieder de Masevaux.

L’année suivante on entreprend quelques réparations dans les bâtiments « au Budig-Berg » (environ 20 livres de travaux, de maçon et des matériaux) et l’on procède au bornage de la propriété.

Il s’agit bien entendu de cette ferme de la « Boutique » aujourd’hui colonie de vacances « Les Buissonnets ». Il est admis jusqu’à ce jour que ce nom quelque peu surprenant de « Boutique » trouvait son origine dans les ateliers de tissage à main du début du siècle dernier, qu’on appelait ainsi dans le dialecte local.

Ces ateliers de tissage à main groupaient de 10 à 50 métiers à bras et constituaient la première forme de concentration industrielle avant l’existence de véritables « usines » textiles. Ces ateliers ou « Handboutiques » étaient fort nombreux en Haute-Alsace et plus particulièrement dans la vallée de Masevaux. Encore aujourd’hui, une maison de Bourbach-le-Haut est surnommée « Hadre-boutique », c’est-à-dire la boutique de la maison « André » de Masevaux.

Il reste pour cette explication de « Boutique » une difficulté qu’ont soulevée M. Marcel Basler et les jeunes de la MJC de Bourbach-le-Haut, dans leur excellente monographie locale : dans le cadastre on ne trouve nulle trace d’un atelier de tissage sous la rubrique de la « Butig », alors que tous les autres y sont exactement consignés. La « Butig » a toujours été, semble-t-il, d’après les documents au moins une ferme ou une métairie, et cela dés 1762.

Or, avant 1762, il n’y avait aucune « boutique » dans la vallée de Masevaux, le premier atelier collectif de tissage a été, à notre connaissance, celui de Jean Vetter à Niederbruck en 1797. Faut-il donc chercher une autre explication pour le terme de « Butig-Berg » ?

 

Sans nul doute, comme la ferme de Niederwill, cette bâtisse est probablement une des plus ancienne de Bourbach-le-Haut.

 L'on peut lire dans le registre paroissial de Masevaux le 14 novembre 1758 un baptême de "Franciscus Josephus, filius Joannes Wisner, Calvinistae ex ditionis Bernenis, nune commorantis in Buttiberg prope Oberburch, et Anna Barbara Hilderin".

et,

dans le registre civil de Bourbach-le-Haut:

- le 21 décembre 1794, est née Maria Agta, fille de Kessler Thürss, 43 Jahr, Melker, und Gerthrüther Flihre,

- le 26 mai 1797 est né Frantziscus Xaverius, fils de Kösler Dürs, 45 ans, Melker und Lehman auf dem Segante den buttigberg, Oberburbach bahn, und Gerdruta Flühr,

- le 10 novembre 1821 est née Joséphine, fille de Ruffio Pierre, fermier sur la boutique, âgé de 55 ans, domicilié en cette commune, et de Catherine Bellig âgée de 30 ans,

- le 25 avril 1871 est décédé Kesler Jean âgé de 50 ans, né à Oberbruck, métayer domicilié à la boutique, époux de Briswalter Anne Marie, fils de Kesler Jean et Lemblé Françoise.

 

Le 20 mai 1922, les époux Xavier Weber cultivateur et Antoinette Bolot son épouse, demeurant à Fellering, achète la "Boutique", maison, bâtiments accessoires et prés à Joseph Erhard, commerçant à Masevaux et aux époux Jean Koehl et Lina née Singer.

  

En 1935, l'abbé Joseph Muller, curé doyen d'Altkirch, achète la Boutique, pour y installer l'Association des Amis de l'Enfance de Huningue précédemment locataire de la ferme du Zäckenberg à Kirchberg. Le chanoine Muller rebaptise la Boutique en " Maison de Repos du Rossberg ".

Buissonnets 1

Pendant l'hiver 1939/1940, la maison inoccupée est pillée. Elle est confisquée par les Allemands le 28 novembre 1940. En 1942, les Allemands vendent la propriété à la ville de Saint-Louis qui la revend aussitôt à Heinrich Lehmann, Société allemande Aero-Gerätebau à Huningue. Georges Gissy employé dans cette maison, devient gérant de la Boutique et engage Edouard Fritsch de Thann comme gardien des lieux.

Le nom de Boutique sonne trop "français", il faut le modifier. C'est ainsi que la boutique prend la nom de " Hohlensteinhof ". Le nom n'est pas le fruit du hasard, non loin de la boutique, dans le fonds de la propriété se trouve une moraine avec une belle grotte appelée Hohlenstein et plus connue aujourd'hui comme " Bubbalafels ".

Buissonnets

A la libération les biens reviennent au propriétaire d'avant la guerre, le Chanoine Muller, ce dernier étant décédé entretemps, son frère fait don de la propriété à l' Ecole Jeanne d'Arc de Mulhouse.

A partir de 1948 et jusqu'à l'incendie de 1974 qui détruit le bâtiment principal, l'Ecole Jeanne d'Arc anime la boutique avec les colonies de vacances. Mais dés 1948, la mère supérieure Marie Philibertine baptise la colonie " Les Buissonnets " en empruntant ce nom à la maison d'enfance de Sainte Thérèse à Lisieux.   

Aujourd'hui, la colonie de vacances a disparu, remplacé en contrebas par la ferme auberge qui a conservé le nom de Buissonnets !

Sources: Petite chronique du bon vieux temps par Louis Uhlrich - Archives Ecole Jeanne d'Arc - Livre d'Or Christian Fritsch.

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