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Histoires et traditions de BOURBACH-LE-HAUT (Haut-Rhin)
4 mai 2020

LA CHAPELLE DE HOUPPACH " NOTRE-DAME DE HOUPPACH "

Houppach, c'est Masevaux, mais son histoire est étroitement liée à celle de Bourbach-le-Haut. Lieu de passage à pied, à cheval ou avec des boeufs avant la construction de la route Joffre, de nombreux liens se sont tissés avec ses habitants et avec sa chapelle. 

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" La plus belle et la plus populaire des chapelles des environs de Masevaux est incontestablement celle de Houppach, dénommée " Klein Einsiedlen ", blottie dans un  paysage idyllique. " (P. Pirmin Tresch O.S.B.)

h1Historique: Vers la fin du XVIIe siècle vivait à Masevaux, au château des comtes de Rosen, un des fils de Dodimont, premier médecin de Louis XIV. Le jeune Dodimont se retira à Houppach où il construisit à ses frais avec l'aide d'un autre ermite, frère Jean-Baptiste, une chapelle qu'ils appelèrent " Petit Einsiedlen ". Le sanctuaire mesurait 26 pieds 1/2 de hauteur dans l'oeuvre . Il fut consacré en septembre 1696 par le chargé d'âmes de Masevaux, le curé Klötzlin, en l'honneur de la bienheureuse Vierge Marie.

Deux années plus tard, on incorpora à la façade de la chapelle une petite tourelle abritant une cloche. La statue de la Vierge était posée sur le maître-autel placé dans le choeur, séparé de la nef par une grille. Elle était semblable à la célèbre Vierge d'Einsiedlen en Suisse. Les autels latéraux étaient dédiés aux martyrs St Erasme et St Blaise.

h2Un écrit adressé à l'évêque de Bâle par plusieurs chargés d'âmes des environs, en août 1760, nous apprend que le pélerinage était visité par un nombre considérable de fidèles venus de Lorraine, de Bourgogne et du Sundgau. Certains jours de fêtes, durant les périodes d'épreuves et de misères, des processions entières affluaient à la chapelle du pèlerinage. Chaque année, la processsion de St Marc de Sentheim s'y rendait, de même que la procession du chapitre de St Léger composée par le recteur, l'Abbesse et les chanoinesses. Clergé, chapitre, conseil municipal et habitants de Masevaux rivalisaient en vénération et donations envers le sanctuaire.

En 1760, à la mort du prêtre-ermite Streiter, Jeanne Octavie de Vaudrey, comtesse de Rosen, convoitant les biens du sanctuaire, dépeignit le pèlerinage aux yeux de l'évêque de Bâle, J.W. de Baldenstein, comme jouissant d'une mauvaise renommée. Elle pria l'évêque "par dévouement envers la foi chrétienne" de démolir la chapelle, de faire transporter la statue de la vierge et le corps de St Théodat à l'église paroissiale de Masevaux, et d'affecter les revenus du pèlerinage à la construction de l'hôpital qu'elle devait fonder conformément au testament établi par sa tante, la comtesse de Rothenbourg.

h112Le 1er août 1760, les délégués épiscopaux convoquèrent le curé Wetzel, le maire, et la comtesse de Rosen. Les discussions eurent lieu à l'hôtel de ville. Toutes les personnes convoquées étaient présentes, à l'exeption de la comtesse qui avait délégué François Xavier Buchand, avocat auprès du parlement, pour la représenter. Ce dernier affirma que la chapelle avait été érigée par un ancêtre de la comtesse et que celui-ci avait autorisé l'ermite de s'y établir. Les délégués du magistrat, Joseph Arnold et Joseph Keller, répliquèrent en alléguant que le terrain avait été offert par la ville et par Sigismond Streiter l'ermite Dodimont; que le comte de Rothenbourg était effectivement bienfaiteur du pèlerinage et qu'à ce titre exclusivement les armoiries du dit seigneur figuraient au-dessus du maître-autel. L'évêque ratifia le jugement du tribunal déboutant la demande usurpée par la comtesse de Rosen.

La révolution toucha gravement le pèlerinage. Un patriote haineux, nommé Baldenweck, se rendit à Houppach et ordonna au nom de la loi à quelques bûcherons de démolir le sanctuaire. En prévision de ce qui allait arriver, on avait heureusement fait disparaître la statue de la Vierge à l'enfant qui fut enterrée dans la forêt voisine. La chapelle fut détruite de fond en comble.

Aulendemain de la Terreur, la chapelle démolie fut remplacée par un bâtiment provisoire et la statue de la Vierge retrouva solennellement sa place dans le nouveau sanctuaire en 1795.

Au début du XIXe siècle une nouvelle chapelle plus spacieuse, vint remplacer la chapelle provisoire. Elle comportait cinq fenêtres, quatre dans la nef, une dans le choeur. A côte de la Vierge Noire, placée sur le maître-autel, se trouvaient les statues de St Antoine l'ermite et de St Meinrad. L'inauguration eut lieu le 8 septembre 1807, jour de la fête de la Nativité de la Vierge.

Ce sanctuaire subsista jusqu'en 1869. Le curé Noll fit procéder à sa démolition pour le remplacer par une chapelle plus importante. Il s'adressa à l'architecte Schacre de Mulhouse qui exécuta un plan de chapelle néo-romane. Les travaux furent confiés à l'entrepreneur Gould de Thann.

On se mit immédiatement à l'ouvrage, et le lundi de Pâques 1871, 17 avril, on posait la première pierre. Hélas, survint un procès, favorable à l'entrepreneur, dont les frais qui se montèrent à 15000 francs provoquèrent l'interruption du chantier. A ce malheur vint s'ajouter celui de la guerre. Les murs avaient à peine atteint hauteur d'homme qu'il fallut les recouvrir de planches en attendant qu'un nouvel entrepreneur de Mulhouse, M. Langenfelder, reprenne le chantier inachevé en main.

Un second procès occasionna une nouvelle interruption de deux années de sorte que la construction, achevée en 1875, ne fut livrée au culte que le 17 mai 1875.

Malheureusement en septembre 1880, un simple d'esprit l'ermite Antoine Behra, brûla la vieille statue de la Vierge Marie et celle de St Meinrad sous prétexte qu'elles ne cadraient plus avec la construction neuve.

Revêtue du riche manteau de la statue primitive, une nouvelle statue, exécutée par un atelier de Munich, occupa la place laissée vide dans l'absidiole dominant le maître-autel.

Sources:

MASMÜNSTER Seine Abtei Seine Gotteshäuser von P.Pirmin Tresch O.S.B. - Alsatia Mulhouse 1938.

Le Pèlerinage de HUBACH par E. Lintzer  - Imp. F. Sutter & Cie Rixheim.

Histoire de Masevaux Abbaye et sanctuaires - Traduit de l'allemand par Etienne Martin-Tresch - Imp. Valblor Strasbourg 1987.

A voir également:

Le sacristain endetté de Houppach - Article de René Limacher publié dans Patrimoine-Doller n°15 de la Société d'Histoire de la Vallée de Masevaux.

Album photos, sur ce blog: Houppach et sa chapelle - Collection privée de cartes postales Elisabeth et Serge Lerch.

 

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