L'OCCUPATION DES CHAUMES DU ROSSBERG. DEPUIS QUAND ?
Par un volumineux mémoire, Jean-Baptiste Ortlieb, un enfant du Pays de Thann, s'intéresse à la chaume du Rossberg. Son mémoire de juin 2015: " Anthropisation et occupation des hautes chaumes vosgiennes à travers le temps, étude du Massif du Rossberg " nous éclaire sur la formation et l'occupation du Rossberg.
Doctorant, dans le cadre d'une thèse en histoire environnementale, Jean-Baptiste Ortlieb, après une première phase de sondage, revient sur le chantier pour l'étude des vestiges d'une ancienne marcairie à la Waldmatt.
Cette opération menée en partenariat avec la DRAC, l'établissement Archéologie Alsace et l'Université de Strasbourg, est sous la responsabilité de Lucie Wissenberg.
La ferme " Mittlerer Rossberg " détruite en 1910. Elle avait été reconstruite en 1835 sur les fondations de l'ancienne mais l'on ignore son ancienneté.
L'emplacement de la ferme "Mittlerer Rossberg" est encore visible sur le flanc du Thannerhubel côté Waldmatt. La ferme a servi de carrière pour la construction de la ferme de la Waldmatt en 1911.
Ferme de la Waldmatt construite en 1911 et détruite par un incendie en 1929. Durant la guerre 1914-1918, une baraque est accolée à la ferme pour servir d'infirmerie à l'armée française. Elle sera occupée par le Ski Club Rossberg de Thann en 1920.
La ferme Waldmatt-Rossberg se trouvait devant l'actuel refuge du Ski-Club Rossberg Thann.
L' "Oberer Rossberg", nouvelle marcairie abbatiale datant de 1779 est sérieusement endommagée pendant la guerre 1914-1918. Le Ski-Club Rossberg Thann l'occupait de 1911 à 1914. Détruite par un incendie en 1923.
Les ruines de l'Oberer Rossberg sont encore bien visibles sur le flanc du Rossberg ( à l'endroit où se trouvent les arbres au-dessus du troupeau de vaches).
Carte postale qui montre l'emplacement (le grand toit) de l'Oberer Rossberg et de la ferme Waldmatt-Rossberg (à droite). A gauche l' Unterer Rossberg qui existe encore de nos jours.
Refuge du Ski-Club Rossberg Thann et le sommet du Rossberg à gauche.
Belle vue vers Bourbach-le-Haut.
A cet endroit se trouvait la marcairie abbatiale qui a remplacé en 1756 une première marcairie du XVe ou antérieure.
Ce plan indique l'implantation des anciennes marcairies, celle faisant l'objet des fouilles archéologiques est au bas, à gauche. Elle est la plus ancienne. Les fouilles permettront, nous l'espérons, de la dater.
Le chantier des fouilles archéologiques.
Le président de la Société d'Histoire de la Vallée de Masevaux, Jean-Marie Ehret, n'a pas hésité pour monter au Rossberg et visiter le chantier.
Les explications détaillées des fouilles par Jean-Baptiste Ortlieb.
Les mottes et la terre sont stockées séparément afin de reconstituer le paysage à la fin du chantier.
De la poterie, toutes les découvertes, récentes ou anciennes, sont répertoriées et serviront pour la datation.
Dans ce mur, entièrement dégagé, l'on distingue des trous: probablement l'emplacement de pieux ou de poutres en bois.
Des ossements d'origine animale ont été mis à jour dans une fosse, datent-ils de l'époque de la marcairie ou enterrés plus tard ?
Il ne reste plus qu'à combler le chantier et rendre à cette chaume son aspect initial. Quant'aux prélèvements ils seront analysés et nous attendons avec impatience les résultats.
Rappelons qu'il est strictement interdit de faire des fouilles sans autorisation.
La terre a bien été mise à sa place, reste encore les mottes engazonnées qui rendront à la nature ses droits.
Je remercie Lucie Wissenberg et Jean-Baptiste Ortlieb pour leur amabilité, leurs explications et pour les photos de cette passionnante aventure qui fera encore avancer l'histoire de notre beau massif.